Entrée dans le club
Après Hiroshima et Nagasaki, les grands Etats du monde ont compris, d’une part que l’utilisation des bombes atomiques comme armes de guerre signifierait la destruction de la planète et, d’autre part, que la possession de l’arme nucléaire conférait un rang particulier à son acquéreur dans le concert des nations, tant au niveau international que régional.
Effectuer un essai nucléaire signe donc pour un Etat son « bon d’entrée » dans le « club » des puissances nucléaires. Ce club a été fermé officiellement en 1968 avec le traité de non-prolifération nucléaire qui sépare les Etats du monde en deux catégories inégales : les « Etats dotés de l’arme nucléaire » (c'est-à-dire, les Etats-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni, la France et la Chine) et tous les autres, déclarés « Etats non dotés ».
Le traité de non prolifération n’a pas enrayé les ambitions nucléaires de quelques Etats comme Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord, mais il faut reconnaître qu’il a permis de limiter le nombre des Etats qui possèdent l’arme nucléaire.
Ainsi, à partir de 1945, l’arme nucléaire devient un « instrument de la guerre froide », c’est-à-dire que l’on se menace entre les « deux blocs » sans pourtant se faire une guerre ouverte. Affirmer que les arsenaux nucléaires ont sauvé la paix au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle est une incroyable mystification quand on considère les conflits qui ont ensanglanté la planète en Asie, en Afrique et en Amérique latine, faisant des dizaines de millions de morts.