Moruroa


Avant l’installation du CEP, les atolls de Moruroa et Fangataufa étaient inhabités de manière permanente. Fangataufa était difficile d’accès en raison de l’absence de passe. En raison de son isolement et de son éloignement à près de 1500 km de Tahiti, Moruroa était exploité épisodiquement pour la nacre et le coprah. En 1964, au moment de la « cession » de l’atoll à l’Etat par les élus polynésiens, Moruroa était loué par le Territoire à la société « Tahitia ». Géolocalisation: voir Moruroa sur Google Map



« Moruroa » est la désignation locale de l’atoll. L’acte de « cession » du 6 février 1964 désigne l’atoll sous le nom de « Moruroa ». L’appellation « Mururoa » a été donnée par le CEP, semble-t-il pour des raisons euphoniques. En effet, la coutume d’abréger les noms faisait que « Moru » sonnait moins bien aux oreilles des locuteurs français que « Muru ». La double appellation est toujours en vigueur. Si, en Polynésie, même du temps du CEP, on utilise le nom local « Moruroa », les personnels métropolitains du CEP, les personnalités officielles et les médias de métropole utilisent majoritairement encore aujourd’hui l’appellation « Mururoa ».
Lors de la mise en place des communes en Polynésie française, Moruroa a été rattaché à la commune de Tureia, ce qui a constitué un avantage certain pour Tureia qui, du coup, passait de quelques dizaines d’habitants à près de 3000 puisque les personnels du CEP de Moruroa étaient recensés dans la commune de Tureia. Aujourd’hui, certaines familles revendiquent la propriété de Moruroa. Des familles de Tureia rappellent que certains de leurs ancêtres ont vécu et sont morts à Moruroa, ce qui est attesté par la présence d’un cimetière qui a été conservé par le CEP. Avant la création des communes, il y a eu des naissances à Moruroa, enregistrées sur un registre d’état civil spécial conservé à la mairie de Mangareva.

La première cartographie précise de l’atoll de Moruroa a été réalisée par le Service Hydrographique de la Marine à partir de 1965. Ce service a attribué au pourtour de l’atoll des noms de code, essentiellement des prénoms féminins ou des noms d’oiseaux et de fleurs. Ces noms de code ont été conservés tout au long de l’histoire du CEP. Dans le lagon, les principaux « pâtés » de corail ont été désignés par des prénoms masculins. Un zonage beaucoup plus précis du lagon de Moruroa a été réalisé par la suite sous forme de quadrillage utilisant des noms de poissons ou d’animaux marins en abscisses et des chiffres en ordonnées. Ce quadrillage a été utilisé dans les rapports publics de l’AIEA et dans les documents contemporains du ministère de la défense. Il est très utile pour situer les puits de tirs sous lagon, mais aussi les points de prélèvements du système de surveillance radiologique de Moruroa.

Avant les premiers tirs nucléaires, la DIRCEN a fait réaliser des études sur la géologie des parties émergées, la faune et la flore de Moruroa par des experts sous la direction du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Ces études, bien documentées, ont été publiées dans Les Cahiers du Pacifique sous le titre « Mururoa ».


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Mot 
  • AIEA
  • Agence internationale de l’énergie atomique
  • CEP
  • Centre d’expérimentation du Pacifique
  • DIRCEN
  • Direction des centres d’expérimentations nucléaires


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Depuis l’arrêt définitif des essais nucléaires, sur quoi porte la surveillance de Moruroa ?



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