L’aviation au CEP
L’Armée de l’Air et l’Aéronavale ont également eu un rôle très important dans l’organisation des essais nucléaires. Les transports de personnels et de certains matériels depuis la Métropole ont été effectués par des avions longs courriers du COTAM acquis spécialement par l’Armée de l’Air. D’autres appareils effectuaient les transports de personnels intérieurs à la Polynésie, avec quelques hydravions lors des premières années jusqu’en 1972, puis les DC-8, Caravelle et même Boeing aux dernières années. L’Armée de l’Air a été endeuillée par plusieurs accidents.
Les infrastructures aéroportuaires de la
DIRCEN à Hao, Moruroa (deux pistes d’aviation), Fangataufa (1 piste), Totegegie-Gambier (1 piste) et la base arrière de Tahiti-Faa’a ont été construites avant 1966. Les travaux ont été gigantesques et ont employé de nombreux travailleurs polynésiens.
Les éléments de la bombe étaient conçus et fabriqués en Métropole dans les centres de la
DAM du
CEA. Des vols spéciaux étaient organisés pour ces transports spéciaux au départ de l’aéroport militaire de Villacoublay et, du temps des essais aériens, parvenaient à Hao avec une escale à Pointe-à-Pitre. Par la suite, lors des essais souterrains, ces vols spéciaux atterrissaient directement sur la piste principale de Moruroa.
Trois avions des Forces aériennes stratégiques et tactiques ont participé directement aux essais aériens en larguant une bombe dans des « conditions réelles ». Mais c’est surtout l’escadron Loire et ses Vautour qui ont contribué plus directement aux opérations périlleuses de prélèvements dans le champignon nucléaire. Les hélicoptères de l’Aéronavale avaient la charge de récupérer en mer les missiles Matra envoyés dans le champignon. Pilotes, mécaniciens, décontamineurs et personnels de maintenance sont aujourd’hui reconnus comme ceux qui ont subi les plus fortes contaminations.