Le CEA en Polynésie


En tant qu’organisme civil et spécialisé, le CEA disposait d’une organisation distincte des Armées. Du temps des essais aériens, les installations du CEA étaient basées à Hao, au « Centre technique CEA » situé au sud du village d’Otepa et à Mahina sur l’île de Tahiti. Lors des essais souterrains, les installations techniques et les laboratoires de Hao ont été transférés à Moruroa.

Les bases du CEA à Hao, Tahiti et Moruroa disposaient de personnels permanents qui, lors des campagnes de tirs, étaient renforcés par des personnels envoyés en Polynésie depuis les principaux centres de la Direction des Applications Militaires de Métropole. Le Centre d’études de Bruyères-le-Châtel, chargé des expérimentations, envoyait le plus fort contingent de ceux qu’on nommait les « missionnaires ».

Le personnel CEA disposait d’un statut particulier, avec droit syndical comme pour toute entreprise civile, même si ces droits devaient être « tempérés » par la nature militaire des activités de Moruroa. En général, les personnels CEA étaient mieux informés sur les risques de la radioactivité. En conséquence, ils ont disposé de moyens de protection et de surveillance radiologique beaucoup plus rigoureux que les militaires ou les personnels locaux.

La conduite des essais – scientifique et technique pour le CEA et logistique pour les Armées – a nécessité la mise en place d’organismes dits « mixtes » CEA-Armées. C’est le cas du Service Mixte de Sécurité Radiologique (SMSR) et du Service Mixte de Contrôle Biologique (SMCB) qui employait des militaires, des spécialistes du CEA et des employés recrutés localement. Le SMSR avait la responsabilité de la Rance, un « Bâtiment Soutien Santé » (BSS) qui disposait de nombreuses infrastructures de surveillance de la radioactivité. La Rance était le premier navire à rentrer dans les lagons de Moruroa et de Fangataufa après un tir aérien.

Le SMCB avait la responsabilité des prélèvements et des analyses d’échantillons biologiques (eaux, végétaux, poissons, sols…). Il disposait du Bâtiment de Recherche Océanique (BRO) La Coquille au temps des essais aériens. Le SMCB avait la charge du contrôle biologique dans les atolls nucléaires et la zone militaire autour de ces deux atolls. L’Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) – dépendant du CEA civil au temps des essais – avait la charge de la surveillance biologique du reste de la Polynésie française. A Mahina (Tahiti), le Laboratoire d’Etudes et de Surveillance de l’Environnement (LESE) aujourd’hui dépendant de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, indépendant du CEA) effectuait les analyses des prélèvements.


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 Glossaire

Mot 
  • CEA
  • Commissariat à l’énergie atomique
  • IRSN
  • Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
  • LESE
  • Laboratoire d’étude et de surveillance de l’environnement à Tahiti (IRSN)
  • Radioprotection
  • Les règles de protection contre les radiations sont fixées par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR).
    La CIPR fixe des normes – les limites de doses admissibles – différentes selon les travailleurs du nucléaire et le public.
    La limite de dose pour les travailleurs du nucléaire est de 20 mSv par an en moyenne sur une période de 5 ans. Cette limite ne doit pas dépasser 50 mSv par an. La limite de dose pour le public est de 1 mSv par an.
  • SMCB
  • Service Mixte de Contrôle Biologique
  • SMSR
  • Service Mixte de Sécurité Radiologique


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Combien d’essais nucléaires la France a-t-elle effectué ?



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