Les accidents connus à Moruroa


Les activités du CEP pendant plus de 30 ans ont généré des accidents personnels qui ne sont certainement pas tous connus, faute d’information. On recense cependant des accidents de chantier ayant provoqué des morts et des blessés. La liste devrait certainement être complétée.

Si l’on s’en tient à la définition des dictionnaires, l’accident est un « événement soudain et inattendu qui entraîne des dégâts et des dommages. » En milieu radioactif, comme c’était le cas à Moruroa, la notion d’accident est trop souvent considérée comme non pertinente. En effet, les radiations provoquées par les essais, les retombées radioactives ou les contaminations n’ont pas un effet immédiat comme ce fut le cas à Hiroshima ou Nagasaki. Les « blessures » dues à la radioactivité sont invisibles et les conséquences à la fois retardées – parfois après des années – et aléatoires puisque les uns sont touchés et d’autres pas.

Par contre, on peut classer parmi les accidents liés à la bombe, les événements inattendus survenus au moment ou après le tir. En effet, il s’agit d’événements non prévus par les experts : les tirs étaient soumis aux indications de la météo qui ne devait prévoir aucune retombée sur des îles habitées et les tirs souterrains devaient être « confinés ». Dans ce domaine, il est difficile d’obtenir des informations car le « secret défense » et les habitudes de silence de la « Grande Muette » ont occulté bien des « ratés ».

Pour prendre un exemple, le raté du tir Arcturus du 2 juillet 1967 où un incident technique provoqua la chute du ballon et la bombe qui explosa au niveau du lagon est relaté par Philippe Mazellier, journaliste qui, à l’époque du tir, s’appuyait sur des témoignages de personnel du CEP. Par contre, le livre du ministère de la Défense. La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie, daté de décembre 2006, signale qu’Arcturus a explosé à 3 mètres au-dessus du niveau du lagon, mais présente cet essai comme un tir sur barge sans mentionner qu’il s’agit d’un accident de ballon.

D’autre part, les 202 retombées des tirs aériens ou les fuites des essais souterrains doivent-ils être classés comme « accidents » ou comme faisant partie du déroulement normal d’un essai nucléaire ? Pour éviter de décider entre les deux termes de l’alternative, les « spécialistes » de la radioprotection ont créé une échelle de risques basée sur des critères qu’ils ont eux-mêmes fixés. Or dans le domaine de la radioactivité, les risques sont à moyen ou long terme et aléatoires. Comment donc peut-on affirmer qu’une fuite ou une retombée ne comportent pas de risques si l’on n’a aucune possibilité d’en mesurer les conséquences ?


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Mot 
  • CEP
  • Centre d’expérimentation du Pacifique
  • Radioprotection
  • Les règles de protection contre les radiations sont fixées par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR).
    La CIPR fixe des normes – les limites de doses admissibles – différentes selon les travailleurs du nucléaire et le public.
    La limite de dose pour les travailleurs du nucléaire est de 20 mSv par an en moyenne sur une période de 5 ans. Cette limite ne doit pas dépasser 50 mSv par an. La limite de dose pour le public est de 1 mSv par an.


 Quizz
Quelle est l’île de Polynésie qui fut la plus touchée par les retombées des essais nucléaires aériens ?



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