Le secret


Les activités particulières du CEP impliquaient tout particulièrement le secret. En 2005, la Commission d’enquête de l’Assemblée de la Polynésie sur les essais nucléaires a particulièrement présenté cette « maladie du secret » qui régnait non seulement sur les sites d’essais, mais aussi dans la Polynésie, principalement à Tahiti.

De nombreuses recommandations aux personnels civils ou militaires concernaient les risques d’espionnage.
Or, si l’on tient compte de la situation géographique de la Polynésie, les seules puissances étrangères disposant de moyens pour espionner les activités nucléaires de la France et en tirer profit étaient principalement les quatre autres puissances nucléaires (Etats-Unis, URSS, Royaume-Uni et Chine).

Or, il était évident, en 1966, qu’aucun de ces pays n’avait besoin d’espionner les expériences nucléaires de Moruroa puisque tous disposaient d’un programme nucléaire plus avancé que la France. Même la Chine était en avance sur la France pour la bombe H. D’autre part, les documents officiels – encore aujourd’hui couverts par le secret – rapportent seulement des faits « d’espionnage » de la part des Etats-Unis, alliés de la France.

Bien qu’il soit évident d’admettre que le « secret militaire » soit maintenu en raison des risques de prolifération nucléaire, la « maladie du secret » instaurée dès l’installation du CEP à Moruroa avait un autre objectif moins avouable. En fait, le déroulement des tirs et leur conformité aux prévisions, les conditions de sécurité pour les personnels et les populations, les incidents techniques ou accidents personnels lors des expérimentations, les activités peu conforme avec la « légalité » nationale ou internationale (notamment les rejets de déchets radioactifs ou les mesures de protection radiologique) qui devaient être « couverts » par le secret militaire. Les véritables espions étaient l’opinion publique polynésienne, nationale et internationale, les médias et les ONG qui, étant informés, auraient contrecarré la poursuite du programme d’essais nucléaires de la France et par le fait même, la mise en place de sa « force de frappe ».

Aujourd’hui encore, la France maintient le secret sur les archives de ses essais nucléaires au même prétexte de « risques pour la prolifération nucléaire », alors que les trois autres puissances nucléaires du camp « démocratique » ont, depuis la fin de la guerre froide, une politique de transparence. Pour la France, l’ouverture des archives est autorisée pour les « experts » désignés par la défense tandis que les demandes des autorités polynésiennes, premières concernées pourtant, restent sans réponse.


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