Retombées radioactives sur Tahiti
De fait, il faudra attendre la publication du rapport de l’AIEA en 1998 pour apprendre que Tahiti avait été contaminé par les retombées de l’essai Centaure du 17 juillet 1974.
Les quelques lignes de l’
AIEA extraites d’un rapport officiel de la
DIRCEN minimisent les chiffres : en moyenne, 0,8 mSv alors que la dose annuelle maximale admissible se situe à 1 mSv. A Tahiti, personne n’avait vraiment « tiqué » sur cette information : seuls, les « irréductibles » opposants de Hiti Tau puis de Moruroa e tatou en faisaient un argument de campagne de « dénigrement des essais propres » !
En septembre 2006, la publication de la lettre de Damoclès titrant « Tahiti contaminé » fait le point sur les conséquences de l’essai Centaure sur Tahiti. On y apprend qu’entre le 10 et le 20 juillet 1974, les habitants de Papeete ont respiré un air 35 000 fois plus contaminé que leurs concitoyens parisiens ! On y apprend de plus qu’un militaire (au moins) de l’unité de transmissions de Hitia était passé en spectrogammamétrie le 24 juillet 1974 et que l’appareil avait relevé un « indice de tri » de 15 alors que pour être « normal » cet indice aurait dû être inférieur à 2. Ainsi donc, une semaine après l’essai Centaure, les autorités du
CEP étaient parfaitement au courant de la grave contamination de Tahiti. Qu’ont-ils décidé ? Le silence.
Enfin, en décembre 2006, paraissait le livre du ministère de la Défense « La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie ». On y apprend qu’au cours des essais aériens, de 1966 à 1974, pas moins de 25 retombées radioactives ont « arrosé » Tahiti. Evidemment, le discours dit de « transparence » du ministère de la Défense a changé. Les essais ne sont plus « propres », mais « leurs retombées ne sont pas significatives » !