Centre de la mémoire


En créant le site « Moruroa, Mémorial virtuel des essais nucléaires », l’Assemblée de la Polynésie entend répondre, au moins partiellement, à cette difficulté et à ce besoin d’information.
Au cours de ses travaux, la Commission d’enquête de la Polynésie française s’est heurtée à la difficulté d’accéder à l’information et aux documents, nombreux, qui ont rapport avec les essais nucléaires effectués dans le Pays. L’histoire de cette période et ses conséquences pour l’avenir du Pays est d’autre part extrêmement méconnue par les polynésiens eux-mêmes et notamment par les jeunes générations.

De plus, comme cela se pratique habituellement dans la recherche historique, la Commission d’enquête recommandait le « recueil de la mémoire » de tous ceux qui ont vécu la période des essais nucléaires :

« La Commission d’enquête recommande que la mémoire de tous les polynésiens qui ont travaillé sur les sites d’essais nucléaires depuis 1963 soit conservée et notamment de tous ceux qui sont déjà décédés. Dans ce but, la Commission d’enquête demande aux Maires et aux familles du Pays de recenser tous les anciens travailleurs décédés et de communiquer toutes ces informations au Conseil d’orientation. La Commission d’enquête approuve le projet de mémorial des essais nucléaires proposé par Moruroa e tatou et recommande au gouvernement du Pays de contribuer à sa réalisation. »

Plusieurs documents rassemblant des témoignages de Polynésiens sur la période des essais existent déjà, tels la brochure « Témoignages » publiée en 1990 et le livre de l’enquête sociologique « Moruroa et nous » publié en 1997. L’annexe du rapport de l’Assemblée de la Polynésie « Les Polynésiens et les essais nucléaires » rassemble la transcription d’une trentaine d’auditions de Polynésiens ayant vécu cette période des essais. D’autres témoignages de métropolitains essentiellement, ont été publiés dans le livre « Les irradiés de la République ». On trouvera dans les documents ci-contre quelques témoignages mis en forme.

Par contre, malgré des propositions faites par le Conseil d’orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires, il n’a pas, pour l’instant, été donné suite à un programme d’enregistrement audiovisuel des témoignages sur cette période capitale de l’histoire de la Polynésie. Les témoignages recueillis et transcrits par écrit sont certainement moins précis et interprétés par le transcripteur. De plus, la plupart des anciens travailleurs de Moruroa et des personnes interrogées ont plus de facilité pour s’exprimer dans leur langue maternelle, le reo maohi.

Un grand travail de recueil de la « mémoire audiovisuelle » des témoins de la période des essais nucléaires reste à faire. Un tel projet constituerait un « matériau » de première main non seulement pour les historiens et les générations futures, mais aussi pour les apports linguistiques que cela pourrait constituer. En effet, les anciens travailleurs de Moruroa étaient confrontés sur les sites nucléaires à des réalités techniques et scientifiques entièrement nouvelles qu’ils ont dû « traduire » à leur manière en reo maohi.





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