Les conséquences de l’accident Meknès
Après l’accident du 5 juillet 1979, l’installation Meknès fut abandonnée et les « essais froids » furent transférés sur le site du
CEA de Moronvilliers, près de Reims, où d’autres expériences du même type étaient déjà réalisées depuis des années à l’air libre. En 2008, une installation semblable au caisson de Meknès dénommée Airix, permet de réaliser des « essais froids » qui sont abusivement rangés dans la catégorie des « simulations » devant remplacer les essais réels arrêtés en 1996.
Le blockhaus Meknès dont les ouvertures ont été murées fait partie des bâtiments qui subsistent à Moruroa avec les blockhaus des deux
PEA à Denise et Dindon et le poste de conduite de tir d’Anémone. Les opérations de décontamination de la zone entourant Meknès se sont poursuivies jusqu’au début des années 1990.
Quant aux informations sur les circonstances de la mort de M. Villette, elles ne furent communiquées à sa veuve – à sa demande insistante – qu’à l’automne 2004, soit 25 ans après les faits !
Les conséquences radiologiques de l’accident Meknès furent telles que les juges du tribunal d’Arras ont admis à l’audience du 12 décembre 2006, l’implication de cet accident comme l’une des causes du cancer broncho-pulmonaire de M. Norberciak. Les juges reconnaissent que cet ancien militaire arrivé à Moruroa en juillet 1979, trois semaines après l’accident, a pu être contaminé par l’inhalation de poussières radioactives provenant de la zone Meknès, dont il n’est pas démontré qu’elle ait été, à cette époque, entièrement décontaminée. Ce jugement a été confirmé par la Cour d’appel de Douai le 26 novembre 2007.