Compensations économiques


Le programme d'essais nucléaires dans le Pacifique avait constitué une source d'activités et de revenus très importante pour la Polynésie française : taxes douanières ; commandes passées à des entreprises locales ; emplois procurés à des personnels locaux ; retombées, pour l'économie locale, des rémunérations versées aux personnels d'origine métropolitaine résidant temporairement en Polynésie…

En 1996, l'arrêt définitif des essais et la décision de fermer le C.E.P. ont mis un terme à ces transferts. Aussi le principe d'une compensation financière devant permettre à l'économie polynésienne d'organiser sa reconversion a-t-il été décidé : une convention pour le renforcement de l'autonomie économique de la Polynésie française a été signée le 25 juillet 1996 entre le Premier ministre et le président du gouvernement de la Polynésie française. Elle prévoyait le versement annuel au territoire, pendant dix ans, d'une somme de 150 millions d’euros (18 milliards de francs Pacifique).

Cette compensation a alimenté le « Fonds pour la reconversion économique de la Polynésie Française » (FREPF). Ce fonds a été pérennisé par la convention du 4 octobre 2002 sous le nom de « Dotation globale de développement économique (DGDE). Fin 2008, le Secrétaire d’Etat à l’outre-mer envisageait de changer ce nom en « Dotation globale d’autonomie ».

Ainsi, plus on s’éloigne de la fin des essais nucléaires, plus on estompe les raisons de cette « dotation » de la France au budget de la Polynésie.
L’expression « compensations pour l’arrêt des essais » n’est plus employée officiellement, même si nombre d’élus polynésiens de tous bords ne cessent d’invoquer la « dette nucléaire ». La réponse financière de l’Etat sous le nom de « Dotation globale d’autonomie » est encore plus déconnectée des conséquences des essais nucléaires et évacue toute idée de « compensations » ou de « réparations ».


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