Les travaux de réhabilitation dans les îles
A la suite de la Commission d’enquête sur les essais nucléaires de l’Assemblée de la Polynésie (août 2005 – février 2006), l’état désastreux des bâtiments abandonnés par le
CEP dans les îles proches de Moruroa fut très médiatisé par les chaînes de télévision nationales. Cet appel à l’opinion publique décida le ministère de la Défense, en novembre 2006, d’engager des travaux de « déconstruction » de toutes ces ruines laissées en l’état depuis plus de 20 ans.
Le Conseil d’orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (Coscen) du gouvernement Temaru avait souhaité qu’on engage des mesures de « réhabilitation » dans ces îles et pas seulement des opérations qui « effaceraient » les traces trop visibles de la période des essais nucléaires. Dans l’esprit du Coscen, il s’agissait de mettre en place un véritable programme de compensations pour ces populations occupées parfois plus de 20 ans par des unités militaires, compensations qui devaient, outre la déconstruction des ruines, mettre en place des installations utiles à la collectivité et même contribuer à ce que la « mémoire » de la période des essais ne soit pas occultée. De plus, fin 2007, le Coscen a constitué l’inventaire des sites connus dans les archipels polynésiens où il reste des vestiges du
CEP. Un dossier a été constitué et communiqué au ministère de la Défense pour que ces sites soient visités par les Armées et nettoyés.
Fin 2008, les chantiers militaires à Pukarua, Reao et Mangareva s’en sont tenus pratiquement au seul programme de « déconstruction » des Armées, même si quelques aménagements demandés par les maires ont été réalisés. Ces travaux sont, certes, pris en charge financièrement par l’Etat et l’on annonce même
« 1 milliard de francs pacifiques par an pendant 7 ans » pour la « réhabilitation » des ruines de l’ancienne base interarmées de Hao (8,4 millions d’euros annuels). Faut-il considérer ces travaux et les frais afférents comme des actions au titre des « compensations » alors qu’il aurait été convenable de les réaliser depuis l’arrêt définitif des essais, soit 10 ans plus tôt ?