Etats généraux et nucléaire


En 2009, à l’initiative du Président de la République, un grand forum de discussions a été organisé dans les départements et collectivités d’Outre-mer français, désigné sous le nom d’ « Etats généraux d’Outre-mer ». Il s’agissait de faire « remonter » les aspirations de la société civile ultramarine pour envisager des réformes qui se sont avérées nécessaires, notamment lors de la crise aux Antilles du début de l’année 2009.

En Polynésie, les Etats généraux se sont déroulés entre juin et septembre 2009. D’importants moyens en personnels et financiers ont été mis à la disposition de l’organisation de ces Etats généraux par l’Etat. L’objectif affiché des animateurs et responsables des sept « ateliers » de discussion était de refonder et d’apaiser les relations Etat-Pays. En fait, on se rendit compte, lors de la présentation finale des travaux des divers ateliers, le 25 septembre 2009 à Papeete, que ces Etats généraux ont apporté plus de confusion que de propositions pour l’avenir.

L’un de ces ateliers, l’ « Atelier n°7 » a pris pour thème « Gérer l’après-nucléaire : mémoire, reconnaissance et responsabilité ». Comme on le lira dans le document de synthèse de cet atelier (voir « Pour en savoir plus »), tout a été « déballé », si bien que les propositions finales tirées par les experts du « Conseil interministériel de l’Outre-mer » ont étonné, voire choqué, une partie des participants aux diverses réunions de l’atelier.

Ce Conseil estimait répondre au désir de mémoire des Polynésiens en proposant une commission d’historiens pour « faire objectivement l’histoire du CEP », de faire de Moruroa et de Hao des lieux de mémoire et de recherche et de mettre en œuvre l’application de la loi Morin « dans le dialogue avec les Polynésiens et leurs élus ». Il avait même été annoncé de faire de Moruroa un lieu de « fierté territoriale » qui fut reçu comme un camouflet par l’association Moruroa e tatou.

Assez curieusement, depuis novembre 2009, les Etats généraux deviennent la « référence » de l’Etat sur le dossier nucléaire polynésien, faisant fi de l’histoire de plus de 40 ans d’un combat conduit, en Polynésie, par l’Eglise Protestante, les associations, des élus, les partis indépendantistes, et même les institutions polynésiennes depuis le « taui » de 2004…

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