La vie quotidienne au temps du CEP
A ce jour, nous ne disposons pas d’informations sur la vie quotidienne à Pukarua du temps des essais. Il est probable que la vie sur cet atoll n’était pas très différente de celle de Reao, l’atoll voisin. Contrairement à Tureia, Mangareva et Hao, les habitants de ces deux atolls ont eu une présence militaire de faible importance durant la période des essais : quelques dizaines, semble-t-il. A lire les témoignages des militaires qui ont vécu sur Reao, la « cohabitation » avec les insulaires n’a pas posé de gros problèmes. Les nombreuses photos de cette page témoignent de cette proximité entre les « étrangers » et les insulaires. Toutes proviennent d’anciens militaires qui eurent le talent de réaliser ces documents « historiques » qui illustrent la vie quotidienne de cette époque.
Dans ces îles quasiment catholiques à 100 %, l’influence du missionnaire est importante. Le Père Victor Vallons était un homme « itinérant » qui disposait de pied à terre dans plusieurs atolls. Comme c’est toujours le cas aujourd’hui, le prêtre était secondé, dans chaque île, par un catéchiste qui conduisait les offices quotidiens, assurait le catéchisme pour les enfants et représentait le Père vis-à-vis des autorités tant civiles que militaires. A la différence du Père Daniel de Mangareva, toujours sourcilleux de la « bonne conduite » de ses ouailles, le Père Victor n’aborde pas, dans son courrier, la cohabitation entre les insulaires et les militaires, si ce n’est que le programme d’essais contrariait ses travaux de mise en valeur de la cocoteraie des Tuamotu dont il fut le pionnier.
Il est probable que les « postes périphériques » de Reao et de Pukarua diminuèrent en effectifs après la fin des essais aériens, mais les photos des militaires montrent qu’au moins jusqu’en 1986, la station météo fonctionnait encore en 1986.