Une décision présidentielle
Plusieurs facteurs ont contribué à l’arrêt des essais aériens par la France. Le recours des Etats du Pacifique devant la Cour Internationale de Justice ne donnait pas une bonne image de la France. Si les juges de La Haye auraient eu quelques difficultés à condamner un membre du Conseil de sécurité des Nations unies, la France devait trouver une solution « honorable ». De fait, l’élection de M. Giscard d’Estaing à la présidence de la République en mai 1974 ouvrait la perspective d’un changement. Comme c’est le cas tout au long de l’histoire des essais nucléaires français, c’est par décision présidentielle que se nouent les évolutions.
Ne pouvant intervenir sur la campagne d’essais de 1974, Valéry Giscard d’Estaing, en tant que « Chef des Armées » prit la décision d’arrêt des essais aériens après cette ultime campagne de 1974, apparemment sans concertation avec les autorités de la
DIRCEN.
Selon, Jacques Chevallier de la Direction des Applications Militaires, le
CEA estimait que deux années d’expérimentations aériennes supplémentaires auraient été nécessaires pour la mise au point des futures bombes de l’arsenal nucléaire de la France. Le même discours reviendra lorsqu’en 1992, François Mitterrand décidera un moratoire. Malgré les objections des ingénieurs de la bombe, le développement des armes nucléaires françaises ne fut nullement entravé par le passage aux essais souterrains.