L'organisation des postes périphériques
Pendant toute la période des essais aériens, plusieurs îles ou atolls situés dans l’environnement proche des atolls nucléaires, ont été utilisés pour l’installation d’unités militaires.
Dans la nomenclature du
CEP, ces bases militaires sont désignées sous le vocable « Organisation des Postes Périphériques » (OPP) et se trouvaient à Totegegie et Mangareva (Gambier), Tureia, Reao, Pukarua, Tematangi.
En fait, les postes périphériques ceinturaient une zone militaire informelle où la circulation des cargos civils, des bateaux de plaisance et les populations des atolls habités étaient contrôlés par les autorités militaires du
CEP.
A Mangareva, selon les anciens, du temps des essais aériens et même plusieurs années plus tard, l’approvisionnement en vivres ne se faisait plus par les traditionnelles goélettes mais par bateau militaire et les non-résidents devaient obtenir une autorisation pour séjourner aux Gambier. Quant à la petite population de Tureia, elle s’approvisionnait au magasin du
CEP.
Au-delà de l’OPP, de nombreuses îles et atolls de la Polynésie ont accueilli des installations diverses liées au contrôle et à la surveillance des essais nucléaires. Dès 1965, la Légion Etrangère entreprit des chantiers d’une ampleur jamais connue jusqu’alors. La configuration de Tahiti, notamment dans la zone aujourd’hui urbanisée entre Mahina et Paea, fut entièrement bouleversée par des réfections et la construction du réseau routier, la création de stades et des infrastructures portuaires de Papeete, l’installation de camps et de bâtiments militaires à usages de bureaux et d’habitations...
Après Moruroa, Fangataufa, Hao et Tahiti, le plus grand chantier fut probablement celui de Totegegie aux Gambier. Par contre, les chantiers dans une trentaine d’îles ou atolls étaient compliqués par les difficultés d’accès et d’approvisionnement.