Le réseau de détection et de géophysique
Un des phénomènes liés à une explosion nucléaire est très peu connu du grand public : il s’agit de l’« impulsion électromagnétique » qui perturbe toutes les liaisons hertziennes et donc les communications. Ainsi, les avions Vautour qui effectuaient des prélèvements dans le « champignon » étaient privés de tout contact radio pendant un temps que les experts militaires s’efforçaient de déterminer.
Ce phénomène intéressait beaucoup les militaires, pas seulement français. Ainsi, des essais en haute atmosphère ont été réalisés par les Etats-Unis pour expérimenter avec une bombe les effets d’une perturbation des communications ennemies. De plus, les ondes électromagnétiques permettaient de détecter les explosions nucléaires des autres puissances nucléaires.
Dès les premiers essais français au Sahara, le professeur Yves Rocard étudia ces conséquences électromagnétiques d’une explosion nucléaire. Il est à l’origine de la création du Laboratoire de Détection et de Géophysique (
LDG) qui est aujourd’hui intégré à la
DAM du
CEA. Le
LDG étudiait également la propagation des ondes souterraines sismiques provoquées par les essais souterrains.
Du temps des essais nucléaires, le
LDG participait à l’élaboration des mesures déterminant l’énergie développée par une explosion nucléaire, puis des caractéristiques permettant de distinguer un mouvement sismique naturel d’une explosion nucléaire souterraine. Au temps des essais, il y a eu, en Polynésie, jusqu’à 17 stations ou points de mesures, qui participaient au réseau
LDG.
Aujourd’hui, outre ses activités concernant la surveillance des tsunamis ou des activités sismiques de la région Pacifique, le
LDG de Polynésie participe au réseau international de surveillance mis en place par l’Organisation du traité d’interdiction des essais nucléaires. Les deux stations principales contribuant à la surveillance du traité sont à Tahiti (Pamatai et Taravao), mais les stations secondaires de Rikitea (Gambier), Rangiroa (Tuamotu), Hiva Oa (Marquises) et Tubuai (Australes) sont également mises à contribution.