Les essais chinois


La Chine a effectué son premier essai atomique atmosphérique sur le site de Lop Nor dans le Xinjiang, région autonome de la minorité Ouigour, le 16 octobre 1964. Le dernier essai souterrain chinois a eu lieu le 29 juillet 1996. En trois ans, les ingénieurs chinois ont mis au point la bombe H (avant la France, qui a mis 8 ans), dont la première a explosé le 17 juin 1967. C’est la Chine qui a effectué le dernier essai nucléaire dans l’atmosphère le 16 octobre 1980.

De 1964 à 1996, la Chine a effectué 45 essais nucléaires, dont 22 essais atmosphériques et 23 essais souterrains. Le nom de code du premier essai chinois – « 596 » – a une signification politique : c’est un rappel du 20 juin 1959, date à laquelle Nikita Krouchtchev décida d’arrêter la coopération nucléaire militaire avec la Chine, (59 pour 1959 et 6 pour juin). On peut voir en illustration, le court extrait vidéo de cet essai, monté dans la plus pure tradition de la propagande chinoise !

Le site de Lop Nor couvre une surface de 100 000 km2 : c’est le plus grand site d’essais nucléaires. Il est divisé en trois districts : le district « Nord-Ouest » où se trouve la ville de Malan, une agglomération scientifique, un aéroport et un centre de recherche nucléaire, le district « Sud Est » où ont eu lieu les essais aériens et les essais thermonucléaires de forte puissance, et le district « Central » où ont été effectués les essais souterrains. Dans le district « Central » de Lop Nor, les Chinois ont effectué 13 tirs souterrains en puits et, sur deux zones, 9 tirs souterrains en tunnel.

La Chine a signé le traité d’interdiction complète des essais nucléaires le 24 septembre 1996, mais ne l’a pas ratifié. La Chine fait partie de la liste des quarante-quatre Etats dont la ratification est nécessaire pour l’entrée en vigueur du traité d’interdiction complète des essais.
Les informations sur le programme d’essais nucléaires chinois sont très restreintes. Les conséquences de ces essais sur l’environnement et la santé des personnels et des habitants de la région sont parcellaires. On peut remarquer cependant que la Chine, comme les autres grandes puissances nucléaires, a choisi une région éloignée de ses centres vitaux et qui plus est, où se trouve une minorité de culture et religion musulmanes, les Ouigours qui ont aussi une revendication autonomistes (réprimée). Selon des informations issues de la communauté ouïgoure installée à l’étranger, « les quelques dizaines d'essais nucléaires ont provoqué une augmentation du taux de cancer dans la population du Xinjiang et causé la mort de milliers de personnes, sans oublier la contamination de la nappe phréatique. Le problème, c'est que toute forme de revendication est interprétée comme une trahison inacceptable pour les dirigeants communistes. »

Enver Tohti, originaire du Xinjiang, était enfant à l’époque des essais aériens chinois. Aujourd’hui médecin, il entreprend une enquête sur les conséquences sanitaires de ces essais. Il affirme que les rayonnements de plus de 40 bombes ont pu faire quelques cent mille victimes.

Le Dr Tohti vient de créer le « Projet Lop Nur » à l’université de médecine de Sapporo au Japon avec le Professeur Jun Takada qui fut l’un des experts qui effectua les analyses radiologiques sur l’atoll de Rongelap aux Iles Marshall. Le journaliste Zeeya Merali a publié ces rares informations sur les conséquences sanitaires des essais chinois dans Scientific American de juillet 2009.


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Combien de Polynésiens ont-ils été embauchés pour travailler sur les sites d’essais ?



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