Les préparatifs. Principales données
Malgré les imminentes négociations pour l’indépendance – objectifs de la guerre de libération algérienne - les travaux de construction de la base d’essais de Reggane, en plein Sahara central, commencèrent dès octobre 1957. La direction bicéphale des essais –
CEA et Armées – fut dotée en moyens financiers et en personnels considérables pour mettre en place une « ville » en plein désert et les infrastructures expérimentales à 50 km plus au sud à Hammoudia qui devaient servir de polygone de tirs aériens. A Reggane, la base militaire désignée sous le nom de « Centre Saharien d’Expérimentations Militaires » (CSEM) a été construite sur un plateau (Reggane Plateau) sous lequel, en souterrain, ont été creusés les laboratoires du
CEA.
Le terrain militaire englobant la zone des points zéro couvre une surface de 108 000 km2, soit l’équivalent de près d’un cinquième de l’Hexagone. Dès le 11 avril 1958, le Président du Conseil Félix Gaillard annonçait la première explosion de bombe atomique de la France pour début 1960. D’ici là, les réacteurs plutonigènes de Marcoule auraient produit assez de plutonium pour la première bombe à fission.
Entre le 13 février 1960 et le 16 février 1966, la France a réalisé 17 essais nucléaires au Sahara, sur deux sites différents. A Hammoudia, à 40 km au sud de Reggane, ont eu lieu 4 essais atmosphériques et 35 « expériences complémentaires ». A In Eker, dans la montagne du Taourirt Tan Afela, ont été réalisés 13 essais souterrains en tunnel, et à quelques 30 km plus à l’Ouest au Tan Ataram, ont eu lieu 5 « expériences de sécurité » à l’air libre.