Les initiatives de l’Algérie


Après des années d’abandon des anciens sites d’essais français, le ministère des Moudjahiddin algérien (Anciens combattants) a pris la responsabilité, à la fin des années 1990, de faire réaliser un état des lieux par une équipe d’experts internationaux, sous la direction de l’AIEA. Une mission sur les sites a été organisée en novembre 1999 : les experts ont travaillé et fait des prélèvements pendant deux jours sur le site d’Hammoudia et deux jours sur le site d’In Eker. Le rapport de cette mission n’a été publié qu’en juillet 2005 après d’intenses discussions entre les experts et le ministère des Moudjahiddin. En effet, même si le rapport pointe les principaux problèmes radiologiques et donne des précisions topographiques jusque-là non connues, les conclusions et recommandations sont assez peu convaincantes.

Ce sont probablement les carences de ce rapport de l’AIEA qui ont incité le gouvernement algérien à préparer et à organiser un colloque international sur les essais nucléaires à Alger. Bruno Barrillot a largement coopéré avec M. Ammar Mansouri, chercheur du Centre d’études nucléaires d’Alger pour l’organisation de ce colloque qui s’est tenu du 13 au 16 février 2007 avec une nombreuse assistance officielle algérienne. Les représentants étrangers venaient du Japon, de France, des Etats-Unis, d’Australie, de Polynésie française et les Actes de ce colloque ont été publiés fin 2008.

Dans le cadre du colloque, une visite sur le site d’In Eker a été organisée par le gouvernement algérien avec la participation de la presse algérienne et, pour la première fois, de journalistes étrangers, notamment de France (France 2 et France 3 étaient présents) et du Japon. Cette visite sur le site a permis de faire le constat de l’état radiologique déplorable des lieux et de visualiser les premières mesures de protection mises en place par le gouvernement algérien. Sur une quarantaine de km, une barrière alternant murs et grillages a été construite pour entourer la montagne du Taourirt Tan Affela. Evidemment, en plein désert, la surveillance est difficile à organiser et la barrière a plutôt une fonction d’avertissement que d’interdiction (voir le document « Visite In Eker 2007.pdf »).

Le gouvernement algérien a également fait preuve de sa volonté d’ouvrir le débat sur les anciens sites d’essais nucléaires du Sahara en autorisant et facilitant la venue sur les sites d’équipes de tournage de télévision. Ainsi, en novembre 2007, une équipe de télévision française a disposé des autorisations et moyens officiels pour le tournage du film « Vent de sable » sur le site d’Hammoudia. La liberté d’action des journalistes a été entièrement préservée. A cette époque, une barrière grillagée était construite pour protéger une grande partie de la zone des points zéro des intrusions. Il n’est pas prévu de gardiennage. Cette mesure est probablement utile. Cependant le nettoyage de ces sites et le rassemblement des fragments de sable vitrifié et autres vestiges douteux en vue d’un stockage selon les normes s’avère indispensable. Une cartographie des sites d’enfouissement de matériels contaminés devrait également être établie pour envisager des mesures de restauration de cette zone dangereuse (voir le document Damoclès Reggane 2007.pdf).

Le colloque d’Alger et ses répercussions médiatiques ont obligé la France a publier un rapport succinct sur ses essais au Sahara et à annoncer, par l’intermédiaire de l’ambassadeur de France à Alger, la mise en place d’une commission franco-algérienne de suivi des essais sahariens.


 Glossaire

Mot 
  • AIEA
  • Agence internationale de l’énergie atomique


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Quelle est la date du premier essai nucléaire français ?



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