Les convictions du député Francis Sanford


La période qui a précédé l’implantation du CEP et toute la période des essais aériens a été assez riches en interventions des hommes politiques polynésiens que ce soit à l’Assemblée territoriale ou par les deux députés à l’Assemblée nationale qui se sont succédés, John Teariki, puis Francis Sanford.

Les conseillers territoriaux se sont tus rapidement pour la simple raison que l’ordre du jour de l’Assemblée était fixé par le Gouverneur représentant de l’Etat. Les parlementaires avaient plus de liberté pour s’exprimer sur les essais nucléaires. C’est ce que fit John Teariki en septembre 1966 devant le général de Gaulle. Mal lui en prit, car dès 1967, il fut battu par Francis Sanford, un candidat qui jusque là n’avait pas fait connaître publiquement son opinion sur les essais nucléaires.

L’intervention du gouvernement et des gaullistes parisiens dans l’élection de Francis Sanford est flagrante. Mal leur en prit, car ce dernier se révéla un opposant très ferme des expériences à Moruroa. Comme beaucoup de familles polynésiennes, le député avait des raisons personnelles et familiales justifiant son refus des essais : au temps des essais aériens, un de ses enfants mourrait, à la fleur de l’âge, d’une leucémie. Cette blessure le marqua jusqu’à la fin de sa vie comme en témoigne une lettre qu’il écrivit à François Mitterrand. Avec un courage politique remarquable, Francis Sanford vécut toute la période des « croisières antinucléaires » et il accompagna, avec le sénateur Pouvanaa revenu d’exil en 1968, les actions de ses collègues parlementaires parisiens du Bataillon de la Paix.


Après Francis Sanford, aucun des députés de la Polynésie ne s’est vraiment engagé dans la contestation frontale des essais nucléaires, ou de leurs conséquences dans la période de l’après CEP.



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