Ia ora te natura
L’histoire du développement d’une société civile polynésienne organisée reste à écrire. En 1974, alors que les questions environnementales commençaient à préoccuper l’opinion publique mondiale, un groupe de jeunes polynésiens autour de Jacqui Drollet, nouvellement rentrés au Pays après des études un
Henri Hiro en était le président en 1979. Le 19 juin de cette année, l’assemblée générale de l’association demande l’arrêt des expériences nucléaires à Moruroa et « dans quelque pays que ce soit ». On perçoit même, au travers des écrits de
Ia ora te natura l’influence des grands débats qui allaient conduire quelques années plus tard au traité de Rarotonga créant une zone dénucléarisée dans le Pacifique sud.
Ia ora te natura ne se contente pas de dénoncer la France et ses essais nucléaires. Henri Hiro interpelle les élus de l’Assemblée territoriale, fustigeant l’insignifiant rapport d’enquête d’une « mission territoriale » à Moruroa et demandant l’organisation d’un référendum sur la présence du CEP-CEA en Polynésie.
L’association de protection de la nature ne s’est jamais départie de ses origines antinucléaires même si d’autres associations, par la suite, ont conduit une action plus ciblée contre les essais nucléaires.