Enquête "Commodo-Incommodo"
En 1957, le Conseil Œcuménique des Eglises avait pris position pour l’arrêt des essais nucléaires et pour le désarmement nucléaire. De plus, quelques jours avant le premier essai atomique français au Sahara (13 février 1960), le même Conseil interpellait explicitement la France en déclarant que
« les puissances qui n’ont pas encore procédé à des essais à des fins militaires doivent y renoncer dans quelque région que ce soit. »
Lorsque le 5 août 1963, les trois grandes puissances nucléaires décidaient, en signant le traité de Moscou, d’arrêter définitivement leurs essais aériens, le Vatican adressa à leurs trois dirigeants un message de félicitations
« pour la conclusion d’un acte si important et significatif. »
Il ne faut donc pas s’étonner que les Eglises de Polynésie française ignorent les déclarations et recommandations des représentants mondiaux de la chrétienté. Les Protestants polynésiens furent particulièrement sensibilisés que leur Eglise dépendait encore des Missions protestantes de Paris qui, de leur côté, avaient aussi condamné les essais nucléaires de la France. C’est donc en toute logique, et sur un ton très modéré, que le Pasteur Jean Adnet, missionnaire de la paroisse protestante de langue française de Papeete, se prononçait dans « Le Lien » de janvier 1963 pour une enquête commodo-incommodo avant l’installation du
CEP aux Gambier.
« Nous croyons qu’il appartient à la population de la Polynésie française (au besoin par la voie du suffrage universel), écrit-il, de dire si elle veut ou non de telles installations ».