Le silence de la hiérarchie catholique polynésienne


Dans le monde catholique, les décisions de la hiérarchie sont considérées comme la loi générale, même si parmi les fidèles le suivisme n’est pas toujours de mise.

Quand bien même le Pape Paul VI eut félicité les grandes puissances pour l’arrêt définitif des essais aériens en 1963, cette prise de position vaticane ne fut guère entendue du côté de l’évêché de Papeete. A la décharge de Mgr Mazé, il faut reconnaître que les évêques de France ne furent guère plus courageux !

Aujourd’hui, pourtant, les archives de l’archevêché de Papeete révèlent que les deux missionnaires des Tuamotu Gambier, proches de Moruroa, étaient sérieusement inquiets au lendemain des deux premières campagnes de tirs de 1966 et 1967. Les lettres écrites par le Père Victor et le Père Daniel évoquent clairement la radioactivité sur les atolls désormais interdits et les risques pour la santé des populations. De plus, les deux prêtres se plaignent des « fausses promesses » sur l’absence de risques du gouvernement français.

On peut donc s’étonner que de tels cris d’alarme n’aient pas été répercutés par les évêques de Papeete, ne serait-ce qu’auprès de leurs confrères évêques de France qui auraient pu relayer leurs propos. Le silence de la hiérarchie catholique polynésienne sur les essais nucléaires sera d’autant plus pesant qu’elle était probablement la mieux informée sur leurs conséquences sanitaires dans ces îles proches de Moruroa dont les habitants sont de confession catholique dans leur quasi-totalité. Il faudra attendre 1995 et la reprise des essais par le Président Chirac pour que l’Eglise catholique polynésienne marque timidement son opposition. Les pressions n’ont probablement pas manqué pour expliquer ce mutisme de l’Eglise catholique : l’histoire devrait en être faite.


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