John Taroanui Doom, une conscience polynésienne
A trente ans, jeune journaliste à RFO, John Taroanui Doom assistait au premier essai du 2 juillet 1966 depuis Mangareva où il servait d’interprète au général Billotte, ministre de la France d’Outre-mer. L’événement marqua la vie entière de cet homme d’Eglise qui, quelques années plus tard, en 1971, devint Secrétaire général de l’Eglise Evangélique de Polynésie française, poste qu’il occupa pendant près de 20 ans. En 1990, il fut nommé directeur du Bureau Pacifique du Conseil Œcuménique des Eglises à Genève, jusqu’à sa retraite en 2000.
Au cours de sa vie d’homme d’Eglise – il est encore aujourd’hui co-président pour le Pacifique du Conseil Œcuménique – John Doom a sillonné le Pacifique et le monde entier, portant le message des Eglises protestantes du monde entier de refus des essais et des armes nucléaires « Au nom du Dieu de vie… ». Si quelqu’un incarne bien le message chrétien « Justice, Paix et Sauvegarde de la création » formulé lors de l’Assemblée générale du COE à Vancouver en 1983, c’est bien lui !
Artisan de la prise de position de l’Eglise Evangélique en 1982, sa position, à Genève, lui permit de convaincre les grandes Eglises « occidentales » qui se montrèrent généreuses à maintes reprises pour soutenir la lutte contre les essais nucléaires. Comme dans le domaine du développement, de la paix, de la promotion des droits de l’homme – et des femmes -, John Doom, homme d’Eglise, ne s’est pas contenté de déclarations ou de discours sur les risques des essais nucléaires. Pour lui, la foi doit être concrète et « œcuménique » : le soutien des Eglises qu’il redistribue ne s’attache ni à la religion ni à la couleur politique du moment que l’action proposée va dans le sens du « Dieu de vie ».