Irradiées sans le savoir


Pour les Polynésiens, Moruroa était une affaire d’hommes. Pourtant, on ne souligne pas que de nombreuses femmes sont des victimes « collatérales » innocentes des essais nucléaires, aériens en particulier. En Polynésie, les cancers thyroïdiens et les affections thyroïdiennes touchent un grand nombre de femmes, très souvent des femmes qui étaient enfants au temps des essais aériens.

Le ministère de la Défense a soutenu et financé les recherches épidémiologiques sur le cancer en Polynésie. Mais dès qu’un chercheur de l’INSERM a simplement suggéré que ses études montraient que quelques cas de cancer de la thyroïde ne pouvaient s’expliquer que par les retombées des essais nucléaires, ce chercheur a été quasiment traité de « voyou » par le ministère de la Défense.

Quand un autre praticien du cancer de la thyroïde a démontré que les femmes polynésiennes soignées pour un cancer de la thyroïde disposaient de trois fois plus d’anomalies de l’ADN que des femmes d’Europe atteintes de la même pathologie, le ministère de la Défense a prétexté que cette étude n’était pas fiable.

Le cancer de la thyroïde chez les femmes polynésiennes atteint un des taux les plus forts au monde selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé. Bien que tous ces cancers ne puissent être attribués aux essais nucléaires, le doute subsiste et doit bénéficier à ces femmes.


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Mot 
  • ADN
  • Acide désoxyribonucléique
  • INSERM
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale


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En quelle année la France a-t-elle signé le traité d’interdiction totale des essais nucléaires ?



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