Une contestation bien réelle
En France, dès la fin de la deuxième guerre mondiale, l’opposition à l’armement nucléaire a toujours existé principalement dans les milieux politiques et scientifiques. Les historiens de la bombe française, assez peu nombreux d’ailleurs, ont surtout glorifié « l’aventure atomique française » réduisant, pour la plupart, la contestation aux « suppôts de Moscou ».
Alors que la documentation, les brochures et publications des mouvements, les archives des organisations, les déclarations de personnalités du mouvement d’opposition aux essais nucléaires français constituent une somme d’information incomparable, rares sont les historiens qui ont travaillé et publié à ce sujet. En France aussi, l’histoire de la contestation des essais nucléaires reste à écrire !
Quant à la dimension populaire de la contestation des essais nucléaires en France, le fait que ces expériences aient été effectuées à des milliers de kilomètres – au Sahara et en Polynésie – et l’insistance de la « désinformation » officielle ont certainement contribué à la faiblesse du mouvement d’opposition, même si de grandes manifestations populaires ont eu lieu périodiquement.
De plus, à la fin des années 1970, le ralliement du parti socialiste à l’armement nucléaire a obscurci les consciences du « peuple de gauche » qui s’est rangé en silence derrière les positions de ses dirigeants.