Les grands moments de la contestation


Les trois décennies d’essais nucléaires en Polynésie ont été marquées par de grandes manifestations d’opposition qui ont eu un retentissement mondial.

Les autorités françaises – c’était la réplique fréquente de M. Messmer, ancien ministre de la défense puis Premier ministre – ont critiqué cet « acharnement » international de certains Etats du Pacifique et des ONG (la plupart du temps toutes assimilées à « Greenpeace »). En fait, les grands moments de la contestation internationale des essais nucléaires dans le Pacifique se greffent sur des erreurs politiques de la France.

Au début des années 1970, la France effectue des essais aériens alors que le traité de Moscou de 1963 les avait interdits. Le contexte géographique des atolls de Moruroa et Fangataufa, en plein Pacifique, favorise certainement la dimension spectaculaire de la contestation internationale. Les croisières antinucléaires se multiplient puisque l’approche des sites d’essais n’est pas entravée par des frontières terrestres. De plus, les médias utilisés sans réserve par les « bataillons militants » amplifient la contestation des essais nucléaires à l’échelle mondiale. Enfin des personnalités politiques, religieuses et même militaires s’engagent au côté des opposants. Tout autant que les actions diplomatiques des Etats du Pacifique, cette contestation coordonnée et médiatisée aura raison des essais aériens auquel la France renoncera en 1975.

Dix ans plus tard, en 1985, alors que dans le Pacifique se négociait le futur traité de Rarotonga créant dans le Pacifique une zone dénucléarisée, la France commit une seconde erreur. Au cours du premier semestre 1985, les services secrets français « montent » une action contre Greenpeace. Le 11 juillet 1985, dans un pays traditionnellement opposé aux essais nucléaires, la DGSE coule le Rainbow Warrior dans le port d’Auckland, faisant même un mort parmi les militants de Greenpeace.
Le monde entier condamnera la France pour cet « acte de guerre » contre un pays ami.


A nouveau dix ans plus tard, la France commettait une troisième erreur en plein moratoire des essais nucléaires décidé par les quatre grandes puissances nucléaires (sauf la Chine) en 1992. En juin 1995, le Président Chirac à peine arrivé au pouvoir en France, décidait la reprise des essais nucléaires à Moruroa. On ne pouvait pas faire mieux pour attirer la contestation internationale contre les essais nucléaires de la France ! Une nouvelle fois, le nouveau « Rainbow Warrior » de Greenpeace et d’autres « flottilles de la Paix » sillonnèrent le Pacifique tandis que des manifestations s’organisaient partout dans le monde à grands renforts médiatiques.


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