La mission Atkinson (octobre 1983)
C’est à la demande du gouvernement de la Nouvelle-Zélande que François Mitterrand autorisa la mise sur pied d’une mission scientifique d’experts du Pacifique sur Moruroa. La mission Atkinson, du nom de son président qui était le Directeur du National Radiation Laboratory de Nouvelle-Zélande, était composée de cinq experts néo-zélandais, australiens et de Papouasie-Nouvelle-Guinée et se déroula du 25 au 29 octobre 1983 à Moruroa. La mission fut « étroitement » encadrée par tout ce que la Dircen et le
CEA disposaient de « spécialistes » de haut niveau.
L’enjeu, pour la France, était de taille. En effet, les pays du Forum du Pacifique Sud préparaient un projet de traité de dénucléarisation de la zone Pacifique et la France avait de bonnes raisons de se sentir visée par cette initiative. La mission Atkinson n’assista à aucun essai, même si elle fut autorisée à faire quelques prélèvements d’échantillons sur des sites de Moruroa désignés par les « spécialistes » français. Le rapport de la mission Atkinson n’a jamais été traduit en français dans son intégralité. Le ministère de la Défense a diffusé les conclusions du rapport et ses propres commentaires en forme de satisfecit :
« La publication a entraîné de la part des Etats du Pacifique Sud des réactions d’une remarquable homogénéité qui rejoignent celles des gouvernements australiens et néo-zélandais. Reconnaissant l’absence de nuisances, au moins à court terme, dues aux tirs souterrains français, elles révèlent la volonté de mettre fin à l’opposition irrationnelle à nos essais nucléaires tout en ayant le souci de ne pas les cautionner et de donner dorénavant au débat une portée politique générale de dénucléarisation de la zone. »