Points de vue scientifiques indépendants
De nombreux scientifiques indépendants – c'est-à-dire non « désignés » par le ministère de la Défense – ont publié des avis sur le programme d’essais nucléaires français.
On a cité précédemment le Groupement des scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire (GSIEN) animé par deux physiciens nucléaires de l’Université d’Orsay, Monique et Raymond Séné et leur bulletin « La Gazette nucléaire ». Lors de son service militaire au début des années 1960, Raymond Séné a participé aux essais nucléaires français au Sahara comme « scientifique du contingent ». A de nombreuses reprises, « La Gazette nucléaire » a publié des articles très critiques sur le programme d’essais nucléaires de la France, notamment sur les informations nucléaires fournies par la
DIRCEN.
Dans le domaine médical, de nombreux chercheurs, praticiens ou universitaires sont intervenus sur les risques sanitaires des essais nucléaires. Leur point de vue a été présenté dans la partie santé du « Mémorial virtuel ». Il faut citer cependant l’Association française des Médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, affiliée à l’organisation internationale IPPNW, qui a effectué une mission à Moruroa en avril 1990. Cette mission des médecins français a principalement consisté en un échange d’information avec des médecins militaires.
En 2003, l’association Moruroa e tatou a invité l’association humanitaire « Médecins du monde » pour une mission médicale auprès des anciens travailleurs de Moruroa. Cette mission de Médecins du Monde est au point de départ de l’énorme travail de suivi médical effectué par l’association auprès de ses adhérents.
D’autres chercheurs indépendants, notamment géologues, sont également intervenus publiquement pour donner un avis critique sur la stabilité des atolls de Moruroa et Fangataufa en raison des explosions souterraines, mais aussi sur l’étanchéité prétendue des sous-sols des atolls.