Australie
Lors des négociations entre Londres et Canberra pour la réhabilitation des sites de Maralinga et de Taranaki en 1993, le gouvernement britannique a également accepté de verser pour 20 millions de livres en compensations pour le personnel australien engagé lors de ces essais. Cette décision britannique et la pression des vétérans australiens ont obligé le gouvernement australien à prendre position sur les conséquences sanitaires des essais nucléaires, d’autant que le Premier ministre australien des années 1950, Sir Robert Menzies avait soutenu de manière infaillible le programme d’essais nucléaires décidé par Londres.
Au milieu de l'année 2001, le gouvernement australien a ouvert ses archives sur les essais britanniques en Australie. Des chercheurs ont retrouvé des documents attestant que des soldats avaient été utilisés comme des cobayes au cours de ces essais. Ces recherches ont également révélé qu'au moment des tirs, le gouvernement australien ignorait le nombre des Aborigènes présents dans la région, aucun recensement de ces populations n'ayant été effectué auparavant.
En août 2001, le gouvernement australien a publié la liste complète des 16 716 Australiens, vétérans des trois armées et civils (sauf les Aborigènes), qui ont participé ou étaient présents aux essais. Cette liste a été mise en ligne sur un site internet du gouvernement australien. Le ministre des anciens combattants a annoncé qu'il mettait en place une commission consultative pour déterminer le type d'études sanitaires qui pourraient être faites à partir de ces listes. Bien qu’imparfait, le rapport final de cette étude australienne qui a duré près de cinq ans a été publié en juin 2006. Par la suite, le gouvernement australien a voté une loi de suivi et de prise en charge médicale des vétérans australiens ayant participé aux essais britanniques en Australie et qui sont atteints d’affections cancéreuses.
Malgré la fin des chantiers de restauration environnementale engagées par les Britanniques à Maralinga au début des années 2000, des parlementaires et des organisations non gouvernementales continuent à exiger que les réhabilitations soient complètes et que les stockages de déchets radioactifs soient sécurisés.