Kazakhstan


Une grande partie des essais nucléaires effectués par le régime soviétique ont été effectués en dehors du territoire de l'actuelle Fédération de Russie, dont 489 au Kazakhstan (sur un total de 715 essais répertoriés). Il est donc bien compréhensible que les représentants du Kazakhstan lance des appels pour qu'on n'oublie pas la "tragédie silencieuse" qui atteint les populations voisines des sites d'essais. Néanmoins, on n’en est pas encore, dans les pays de l'ex-URSS, à imaginer une législation qui prenne en compte les intérêts des vétérans et des victimes des essais, pas plus que des projets de réhabilitation des sites contaminés.

En septembre 2001, le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a lancé un appel à l'aide pour combattre les séquelles des essais nucléaires soviétiques réalisés sur son territoire. « J'exprime encore une fois l'espoir que votre soutien nous aidera à éliminer les conséquences des essais nucléaires au Kazakhstan », a-t-il déclaré lors d'une conférence internationale réunissant des savants et des hommes politiques, dont l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, à l'occasion du 10e anniversaire de la fermeture du polygone de Semipalatinsk. Ce terrain, l'un des plus grands centres d'essais nucléaires du monde, a été utilisé, en l'espace de quarante ans, pour quelque 470 essais d'armes nucléaires. Selon des estimations faites en 1992, la santé d'environ 1,6 million de personnes a été affectée par les radiations.

Dans un village proche de Kourtchatov, qui abritait le quartier général du polygone, presque chaque famille compte au moins une personne née avec un handicap ou morte d'un cancer. D'après un rapport de l'ONU de 1998, plus de 100 000 personnes de trois générations ont été durement touchées par les radiations. « C'était une tragédie silencieuse que personne n'a remarquée », a déploré le président kazakh en affirmant que les effets cumulés de quarante années d'explosions sur le site de 18 500 kilomètres carrés étaient cent fois pires que les séquelles de la catastrophe de Tchernobyl.

Depuis l’indépendance du Kazakhstan, des équipes de recherche internationales ont réalisé des expertises sur l’ancien site d’essais de Semipalatinsk. Ainsi, en 2004, des chercheurs kazakhs, britanniques et irlandais ont réalisé une étude sur le tritium dans les nappes et les eaux de rivière de ce site et de la région. A Moruroa et Fangataufa, de telles études confiées à des équipes d’experts internationaux sont interdites pour le motif fallacieux que cela contreviendrait aux « obligations de la France en matière de prolifération nucléaire »…


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Qu’appelle-t-on « essais sous-critiques » ?



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