Mai 1968 et les essais nucléaires
A Paris, l’Armée reste en dehors du mouvement de contestation qui fut également mondial. Pourtant, les idées contestatrices eurent quelque influence sur les militaires qui ne pouvaient pas ignorer les événements.
Bien que 1968 soit une année capitale pour le programme d’essais nucléaires, permettant à la France d’acquérir la bombe H, les personnels militaires de Moruroa n’ignoraient rien de la « révolution » des idées qui se jouait au niveau national et international. Et pourtant, deux « événements » se sont produits, l’un à Hao, l’autre à Fangataufa, qui ne sont pas sans rapport avec « mai 68 ». En effet, en mai, deux sous-officiers de l’Aéronavale de Hao font acte d’objection de conscience, puis en novembre, à Fangataufa, quelques jeunes du service militaire se mettent en grève, un droit qui n’est même pas encore acquis dans les Armées en 2008 ! L’ordre règnera cependant. Les « réfractaires » seront soit éliminés de l’Armée, soit mis au pas. Le programme d’essais nucléaires français ne peut admettre une contestation interne.
Mais les événements de mai 1968 et le coût des concessions sociales qui durent être faites par le Premier ministre Georges Pompidou lors des accords de Grenelle du 27 mai 1968 obligèrent le général de Gaulle à faire des économies sur le budget de la défense. La campagne d’essais prévue pour 1969 fut annulée.
Voir récit: « Canopus, histoire de la première bombe H française »