La fin des essais aériens français
Après le décès du Président de la République, Georges Pompidou, le 2 avril 1974, Valéry Giscard d’Estaing accédait à la tête de l’Etat après 16 ans de régime gaulliste. Au gouvernement, le député Réformateur Jean-Jacques Servan-Schreiber est nommé ministre des Réformes du 27 mai 1974.
Le 9 juin 1974, en apprenant la reprise des essais nucléaires à Moruroa, le nouveau ministre fait cette déclaration à France Inter :
« Au nom de la France, des bombes vont exploser de nouveau dans le ciel du Pacifique et contaminer les habitants de la Polynésie française. C’est une chose contre laquelle je me suis élevé l’année dernière de toutes mes forces, lorsque j’étais à Tahiti avec le Bataillon de la Paix… » Jacques Chirac, Premier ministre, fit pression sur le Président de la République pour faire exclure Jean-Jacques Servan-Schreiber du gouvernement, ce qui fut fait le jour même de la déclaration publique du ministre. Valéry Giscard d’Estaing annonce cependant que la huitième campagne d’essais aériens serait la dernière et que désormais les essais seraient souterrains.
En juillet, alors que les tirs aériens ont commencé à Moruroa, le député Francis Sanford se rend à Tokyo et Hiroshima pour la commémoration du bombardement du 6 août 1945. A l’issue de ces célébrations, les participants signent une résolution adressée à l’
ONU exigeant la convocation immédiate d’une conférence internationale pour bannir toutes les armes nucléaires et interdire toutes sortes d’essais dans le Pacifique.
La dernière campagne de tirs aériens comptera cependant neuf essais entre le 16 juin et le 14 septembre 1974. L’un d’eux, le tir Centaure du 17 juillet contaminera gravement Tahiti.
Sur le plan diplomatique, la Cour internationale de Justice statuera définitivement sur la requête de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de Fidji, le 20 décembre 1974. Par 9 voix contre 6, la Cour a dit que la demande des requérants est désormais sans objet et qu’il n’y a dès lors pas lieu à statuer…