Etat des lieux à Moruroa et Fangataufa


En 2006, le ministère de la Défense publie le livre « La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie » où il est reconnu que plusieurs sites, sur les platiers de Moruroa (Faucon, Denise, Meknès, Colette) et de Fangataufa (Empereur) ont été contaminés par les essais aériens, souterrains, de sécurité et lors d’accidents. Des opérations d’« assainissement » ont été conduites, parfois pendant des années, sans que des vérifications indépendantes aient pu confirmer l’absence de contamination résiduelle sur ces sites et sur d’autres sites des deux atolls.

Les lois de la physique permettent d’affirmer que ces contaminations au plutonium resteront actives pendant plus de … 240 millénaires !
Antérieurement et au cours de l’enquête de l’AIEA, en 1996, des prélèvements ont été effectués sur les fonds de lagon des deux atolls. Ces prélèvements cartographient la présence de plutonium, notamment dans la zone proche des points zéro des essais nucléaires aériens, face aux blockhaus Denise, Dindon et Frégate.

Tous les essais souterrains n’ont pas été « contenus » : le ministère de la défense a reconnu que 41 essais souterrains sur 147 n’ont pas été contenus et donc, les gaz et autres matières nucléaires issues de l’explosion ont une « voie » d’échappée vers la surface des sols ou des lagons. Ainsi, les mesures anormales de tritium et d’eau tritiée dans les lagons confirment ces fuites. Pourtant, aucune indication n’a été fournie par le ministère de la Défense sur les emplacements de ces 41 essais « non contenus ». En 2006, le ministère de la Défense a publié la liste des 41 fuites d’essais souterrains, fuites de gaz rares (radioactifs) et d’iode radioactif lors des post-forages. Cette liste est certainement très incomplète. En effet, les « relevés d’irradiation » de quelques foreurs montrent qu’ils ont été contaminés lors de fuites de post-forages qui ne sont pas signalées dans le document du ministère de la Défense.

Une explosion nucléaire ne « consomme » pas la totalité de la matière nucléaire contenu dans la bombe. Ceci signifie que les sous-sols de Moruroa et Fangataufa contiennent encore d’importantes quantités de matières nucléaires. Certaines cavités de tir peuvent s’ouvrir suite à un effondrement ou un accident climatique, provoquant ainsi la diffusion de matières nucléaires dans l’environnement. Les experts comptent que chaque bombe contient environ 5 kg de plutonium. Ils évaluent le « rendement » d’une explosion à environ 30 % de matière nucléaire consommée. Ainsi, les sous-sols de Moruroa et de Fangataufa contiendraient près de 500 kg de plutonium, si l’on ne tient compte que de cette matière nucléaire à très longue durée de vie.


 Glossaire

Mot 
  • AIEA
  • Agence internationale de l’énergie atomique
  • Irradiation
  • Exposition de l’organisme ou d’une partie de l’organisme à des rayonnements ionisants.


 Quizz
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