L’autocontrôle des risques environnementaux
En 1996, à l’issue de la dernière campagne de tirs souterrains, le Président Jacques Chirac annonça qu’il serait fait un « état des lieux » des atolls nucléaires pour une évaluation des risques environnementaux et sanitaires. Cette mission fut confiée par le gouvernement français à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (
AIEA). L’
AIEA rendit son rapport en 1998. De même, la mission internationale Fairhurst fut désignée par le gouvernement français pour vérifier la stabilité et l’hydrologie des atolls de Moruroa et Fangataufa. La mission Fairhurst rendit son rapport en 1999.
L’objectif affiché par le gouvernement français était d’obtenir une expertise internationale et indépendante qui démontrerait la volonté de « transparence » de la France sur l’évaluation des conséquences de ses essais nucléaires. Il s’est trouvé que la mission de l’
AIEA et la mission Fairhurst n’ont passé que quelques jours sur les atolls nucléaires pour des prélèvements et analyses.
Ainsi, une grande partie du rapport de l’
AIEA reprend des documents fournis par le ministère de la Défense. De plus, tant l’
AIEA que la mission Fairhurst, signalent que toutes les informations demandées ne leur ont pas été communiquées, notamment les énergies, la localisation et la profondeur de chaque tir souterrain. Les documents fournis par le gouvernement français ont cependant été publiés à la Documentation française, ce qui permet de constater les recoupements dans les rapports de l’
AIEA et de la mission Fairhurst.
Après 1999, c’est la Direction des Applications Militaires du
CEA qui a poursuivi le contrôle et la vérification de l’état environnemental des atolls de Moruroa et Fangataufa. En 2007, la nouvelle édition du Code de la Défense confie au ministère de la Défense et au ministère de l’industrie (qui a la tutelle du
CEA) le suivi environnemental des deux atolls. En fait de « transparence », il faut plutôt parler d’autocontrôle.