Les expériences nucléaires françaises sont limitées en nombre
La France effectue des essais en se limitant aux strictes nécessités de la mise au point de sa « force de frappe ».
La France s’appuie sur cet argument pour critiquer les autres puissances nucléaires qui ont eu beaucoup moins de modération par le nombre de leurs essais nucléaires. Elle accuse - à juste titre - l’irresponsabilité des Etats-Unis et l’URSS qui ont effectué à eux seuls 86 % des essais nucléaires entre 1945 et 1995.
La France reproche également aux Etats du Pacifique qui dénoncent ses essais nucléaires – notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande – de n’avoir pas protesté avec autant de virulence à l’égard des Etats-Unis et du Royaume-Uni lorsqu’ils effectuaient des expériences nucléaires sur leur territoire ou dans le Pacifique. Dans le Livre Blanc de 1973 au temps de la contestation de ses essais aériens, l’argument de la « stricte suffisance » et de la « modération » est en tête de l’argumentaire français.
Plus tard, l’Australie sera particulièrement critiquée par la France parce que d’une part, elle s’opposait aux essais nucléaires français et, que d’autre part, elle fournissait la France en minerai d’uranium, une des matières premières de la bombe. Pour sa défense, l’Australie assortissait ses contrats de vente d’uranium à la condition qu’il soit utilisé à des fins civiles. Cependant, cette contrainte était entièrement fictive puisque les usines françaises de transformation de l’uranium ne font aucun tri en fonction de la provenance du minerai. De plus, le procédé d’enrichissement de l’uranium utilisé à des fins tant civiles que militaires est d’abord commun aux deux, le processus d’enrichissement pour les besoins militaires étant seulement plus poussé que pour les besoins civils.