Les techniques de tirs de la France sont particulièrement propres
C’est probablement cet argument utilisé par la France pour justifier des essais nucléaires qui a le plus marqué l’opinion polynésienne. Le Livre Blanc de 1973 décrit la technique de tir sous ballon utilisée comme « particulièrement propre ». Aujourd’hui, la position du ministère de la défense sur les essais aériens de 1966 à 1974 est quasiment inchangée. Le livre « La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie », publié fin 2006 par le ministère de la défense, confirme cette « qualité » des essais aériens français malgré une reconnaissance de 203 retombées sur des îles habitées de la Polynésie signalées comme insignifiantes.
Le même argument est repris officiellement pour les essais souterrains qui auraient été parfaitement « contenus ».
Selon les nombreux rapports officiels, l’explosion souterraine est présentée comme une « expérience de physique nucléaire » créant une cavité entièrement « vitrifiée » qui piègerait les éléments radioactifs jusqu’à ce que les lois physique de la décroissance radioactive les rendent complètement inoffensifs. Cette description a été maintes fois développée publiquement par les autorités françaises. L’argumentaire officiel de 1995 résume ce point de vue.
Pour justifier cet argumentaire, la France, ayant commencé son programme d’essais nucléaires après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, déclare bénéficier d’un « retour d’expérience » et éviter ainsi les erreurs et les contaminations inutiles. Dans le rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques de 2002, les rapporteurs entendent démontrer que les essais nucléaires français sont particulièrement propres au regard des essais des autres puissances nucléaires. Ce rapport conclut ainsi à propos des conséquences des essais français signalées comme
« dérisoires comparées à celles, aujourd’hui encore difficilement mesurables, des essais réalisés par les deux grandes puissances à partir de 1945 ».