La France affirme sa totale transparence sur ses essais nucléaires


Le discours sur la transparence est également une constante de l’argumentaire français à propos de ses essais nucléaires. L’opinion courante estime que c’est une donnée récente du discours officiel français où jusqu’à aujourd’hui tout était couvert par le « secret défense ». Il n’en est rien.

En 1973, la « transparence » est limitée aux organismes spécialisés des Nations unies (UNSCEAR) et aux « pays intéressés », comme l’écrit le Livre blanc sur les expériences nucléaires. Cependant, tous ces documents transmis aux Etats ou institutions spécialisées sont difficilement accessibles aux médias et au public. L’UNSCEAR publie, plusieurs années plus tard, un rapport de synthèse des déclarations et rapports reçus des Etats dotés d’armes nucléaires ou disposant d’installations nucléaires civiles. Ces rapports sont utiles, mais ne permettent guère d’obtenir des informations précises sur les effets des essais nucléaires de chaque puissance nucléaire.

Avec l’arrivée de François Mitterrand à la tête de la République, un premier effort de transparence sur les essais est réalisé par l’envoi de trois « missions scientifiques » à Moruroa. Même s’il s’agit d’une avancée, leur caractère « préliminaire » en souligne les limites, mais la voie est ouverte pour une meilleure information de l’opinion publique.

Peu de temps après le moratoire des essais nucléaires décidé par François Mitterrand, on constate un nouvel effort de transparence de la part de l’Etat. Trois premiers ouvrages à caractère scientifique sont publiés sous l’autorité du ministère de la défense en 1993 et 1995. Ils traitent de la géologie des atolls de Moruroa et Fangataufa, des expérimentations nucléaires et de leurs effets et du milieu vivant des deux atolls. Ces trois livres – très techniques – sont en vente publique et constituent de bonnes sources d’information. Un quatrième volume sur les conséquences radiologiques est annoncé en 1995. Il faudra attendre sa publication pendant plus de 10 ans avec le livre « La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie ».

Enfin en 1996, après la fin des essais, le Président Jacques Chirac autorisera deux missions scientifiques, l’une de l’Agence internationale de l’Energie atomique, l’autre de la mission géologique internationale du Professeur Fairhurst dont les rapports seront rendus publics. Les limites de la transparence officielle se situent au niveau des omissions. Ainsi, aucune information n’est donnée sur les essais réalisés par la France au Sahara, pas plus que sur le coût de ces expériences. De plus, le recours quasi exclusif à des critères scientifiques et techniques, souvent difficiles d’accès pour le public, cantonne la contestation des essais nucléaires à un débat d’experts. Enfin, la transparence reste étroitement encadrée par le secret défense.


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Mot 
  • UNSCEAR
  • Comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants


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Qu’appelle-t-on « essai nucléaire pacifique » ?



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