Nettoyage de Maralinga


Comme ce fut le cas à Reggane en Algérie, des actions symboliques ont été entreprises pour nettoyer les sites des essais dans les années 60, en enterrant des équipements contaminés dans le sable.

Après la fin des expérimentations de Maralinga, des déchets contaminés ont été ensevelis dans des fosses à déchets. En 1967, des fonctionnaires ont enterré du plutonium et du cobalt radioactifs dans des puits qui ont ensuite été bouchés avec du béton. Toutefois, les rapports faisant état de l’emplacement de ces puits sont bourrés d’erreurs et beaucoup de matériaux contaminés ont été laissés éparpillés sur une vaste étendue.

La Commission d’enquête de 1984 a révélé que de graves dangers d’irradiation étaient toujours présents sur de nombreux sites d’expérimentations dans la région de Maralinga, surtout à Taranaki où s’est déroulée l’opération Vixen B sur les effets de l’incinération du plutonium. La Commission d’enquête a démontré que les essais atmosphériques et subséquemment l’opération Vixen ont pollué le désert avec du plutonium et d’autres isotopes radioactifs qui sont encore présents à ce jour.

Un demi-siècle après le début des expérimentations de Maralinga et 40 ans après la fin des essais, les sites n’ont toujours pas été nettoyés à la demande des principaux propriétaires fonciers coutumiers et de la communauté indigène Tjarutja. Pourtant, l’environnement des sites d’expérimentations nucléaires britanniques de Maralinga a fait l’objet de quelques opérations de nettoyage et de réhabilitation et la Grande-Bretagne a accepté de payer une partie de ces opérations de nettoyage.

Dans les années 90, le projet de nettoyage de Maralinga, dont les coûts ont été établis à 108 millions de dollars, prévoyait le retrait et l’enfouissement de la couche de sol contaminé au plutonium et le traitement des 21 puits de déchets contaminés au plutonium. Dans les zones les plus gravement contaminées, 350 000 mètres cubes de sol et de débris ont été enlevés sur un secteur de plus de 2 kilomètres carrés puis enfouis dans des tranchées. Onze puits ont été creusés pour renfermer des débris contaminés traités par un procédé de vitrification. Ce procédé consiste à liquéfier et vitrifier les déchets nucléaires contenus dans du sable ou de la roche pour ensuite les confiner dans un moule. Il en résulte une substance semblable à du verre, conçue pour durer au-delà de la période radioactive du plutonium.

Toutefois, une explosion survenue dans l’un des puits pendant le procédé de vitrification in situ a conduit à l’abandon de cette méthode par le Comité consultatif technique sur la réhabilitation de Maralinga (MARTAC - Maralinga Rehabilitation Technical Advisory Committee) au cours le déroulement de ce programme. Les déchets ont par la suite été enfouis dans des puits non étanches et recouverts d’à peine trois mètres de sol propre. Le reste a été laissé à la surface du désert.

Un récent rapport du MARTAC fait état des « meilleures pratiques de nettoyage du monde », mais tout le monde n’est pas de cet avis. Dans une fuite de courriel, un membre haut placé de l’Agence australienne pour la protection radiologique et la sûreté nucléaire, (ARPANSA – Australian Radiation Protection and Nuclear Safety Agency), se plaint de « nombreuses imprudences, de raccourcis et de camouflages. »

L’opération de nettoyage a aussi été qualifiée de « travail bâclé et incompétent » par des scientifiques indépendants et des conseillers travaillant avec la communauté aborigène locale.


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 Glossaire

Mot 
  • Irradiation
  • Exposition de l’organisme ou d’une partie de l’organisme à des rayonnements ionisants.


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