Les Etats nucléaires
Les grands pays vainqueurs de la Deuxième guerre mondiale comprirent que l’acquisition de l’arme atomique allait leur assurer la domination du nouvel ordre mondial. L’URSS en 1949 fit exploser sa première bombe atomique à Semipalatinsk au Kazakhstan, pays « satellite » de la Russie, puis la Grande-Bretagne fit exploser une première bombe atomique en 1952 sur le lointain territoire de l’Australie. Ravagée économiquement par la guerre, la France dut attendre jusqu’au 13 février 1960 pour faire exploser sa première bombe atomique sur le territoire algérien, à Reggane, au centre du Sahara. La Chine, pays le plus peuplé de la planète, parvint également à faire exploser sa première bombe atomique en 1964.
En 1968, les cinq Etats nucléaires décidèrent de stopper la course aux armes nucléaires. Ils négocièrent le traité de non-prolifération nucléaire (
TNP) qui divisait le monde en deux groupes : les Etats « dotés d’armes nucléaires » (Etats-Unis, URSS, Royaume-Uni, France et Chine) et tous les autres désignés sous l’appellation d’Etats « non dotés d’armes nucléaires ». Refusant ce traité « inégal », plusieurs Etats refusèrent d’adhérer au
TNP, ayant pour objectif d’acquérir pour eux-mêmes un arsenal nucléaire. Aujourd’hui, plusieurs de ces Etats qui n’ont pas signé le
TNP possèdent l’arme nucléaire : ce sont l’Inde, Israël, le Pakistan et la Corée du Nord.
Pour les Etats « non dotés d’armes nucléaires », la contre partie du
TNP consistait à les aider à acquérir les moyens de l’énergie nucléaire à des fins civiles. En 2003, 35 pays possédaient 574 réacteurs nucléaires de production d’électricité et 68 pays disposaient de 665 réacteurs nucléaires de recherche civils dans leurs laboratoires. Aujourd’hui, les ingénieurs et les physiciens peuvent fabriquer des matières premières de la bombe à partir de réacteurs nucléaires civils. C’est pourquoi certains pays qui ont pourtant ratifié le
TNP comme « Etats non dotés d’armes nucléaires » sont soupçonnés de vouloir l’arme nucléaire quand ils développent une industrie nucléaire civile. Ce fut le cas de l’Irak et c’est aujourd’hui un grand débat entre la communauté internationale et l’Iran.