Essais et « expériences »


Tous les essais nucléaires, aériens et souterrains, ont été effectués pour la mise au point des arsenaux nucléaires des grandes puissances de la planète. Le mot « essai » est très approprié pour les essais nucléaires, mais on n’explique pas suffisamment sa signification.

Selon sa définition, une expérience permet de valider une hypothèse et dans le cas des essais nucléaires, il s’agit d’expérimenter une hypothèse aux multiples facteurs calculés par des ordinateurs pour la mise au point d’un modèle d’arme. L’expérience réussie permet donc la validation de l’arme, mais les échecs permettent de tirer des enseignements pour aboutir à une expérience réussie.

En effet, pour mettre au point une arme nucléaire, les ingénieurs militaires devaient donc faire plusieurs « essais » : chaque essai nucléaire était donc une « expérience » dont on ne maîtrisait pas totalement les résultats et leurs conséquences, non seulement pour le futur modèle d’arme, mais aussi sur les risques qu’on faisait courir aux personnes et à l’environnement.

Ainsi, malgré les météorologues, les essais aériens provoquèrent des retombées radioactives sur les îles habitées. Les autorités du CEP affirmaient que les vents poussaient le nuage radioactif sur les immenses espaces océaniques inhabités entre les Gambier et l’Amérique du Sud. Aujourd’hui, le ministère de la défense reconnaît que la fiabilité de ses météorologues qui prédisaient les vents n’était pas aussi exacte qu’ils l’affirmaient : entre 1966 et 1974, le ministère reconnaît que 203 retombées radioactives ont affecté les îles polynésiennes habitées.

De même, les géologues du CEP assuraient que les atolls convenaient parfaitement à des essais souterrains. Curieusement, les géologues américains avaient conclu le contraire après des essais souterrains dans le sous-sol de l’île d’Amchitka de l’archipel des Aléoutiennes. Les dirigeants du CEP commencèrent néanmoins à partir de 1975, des essais souterrains sur les platiers de Fangataufa et de Moruroa. Quand ils constatèrent les failles et les effondrements à la suite de ces tirs, ils les déplacèrent d’abord sous le lagon de Moruroa, puis, se rendant compte de la fragilité des structures de l’atoll de Moruroa, ils firent leurs essais souterrains de plus forte puissance sous le lagon de Fangataufa.

Les dirigeants du CEP ont toujours affirmé que les essais souterrains étaient parfaitement « contenus » dans la lave vitrifiée créée par la roche fondue lors de l’explosion souterraine. Aujourd’hui, le ministère de la défense reconnaît que 41 essais souterrains à Moruroa et Fangataufa ont provoqué des fuites radioactives et des documents encore secrets mentionnent que 12 des 13 essais souterrains de la France à In Eker (Sahara) ont provoqué des fuites radioactives…


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  • Centre d’expérimentation du Pacifique


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