Tureia évacué


Sans doute, les experts de la DIRCEN avaient-ils en mémoire les recommandations de la Commission consultative essais du 13 janvier 66 sur la « fragilité génétique » des populations voisines de Moruroa. Toujours est-il qu’il fut décidé d’évacuer la population de Tureia.

Un gendarme polynésien, Lionel Watanabe, fut chargé secrètement de préparer les gens de Tureia à quitter leur atoll pour se rendre quelques temps à Tahiti. Ce ne fut, paraît-il, pas facile de convaincre les anciens. Evidemment, à Tahiti, ce fut le black-out complet. La population de Tureia devait être installée au centre de repos du CEP à Mataeia, un village proche de la presqu’île de Tahiti, à 40 km de Papeete.

L’affaire ne resta pas longtemps cachée. En effet, les Représentants de l’Assemblée Territoriale s’étaient étonnés que les électeurs de Tureia n’avaient pas voté aux législatives de juin 1968. Une lettre « officielle » fut donc produite par le Gouverneur pour expliquer qu’il avait répondu à une demande des habitants de Tureia de venir passer les fêtes de juillet à Tahiti ! Les membres de l’Assemblée apprirent de plus, que « sans craindre la bombe H », la population de Tureia rentrera sur son atoll dès la fin des fêtes de juillet.

Les élus polynésiens qui n’étaient pas dupes n’avaient plus que le recours à la dérision : ils demandaient au Gouvernement « s’il était envisagé la destruction totale de l’île de Fangataufa » !


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