13 janvier 1966. Paris : Risque génétique élevé
Ce jour-là, la Commission Consultative de Sécurité des essais nucléaires se réunit dans les locaux du Commissariat à l’Energie Atomique à Paris. On y retrouve les plus hautes personnalités engagées dans le programme des essais nucléaires autour de Francis Perrin le Haut-Commissaire à l’énergie atomique. Parmi les plus connus, Yves Rocard, professeur au Collège de France et conseiller du
CEA, le général Thiry et le vice-amiral Lorain, patrons de la Direction des centres d’expérimentation nucléaire et quelque 23 experts civils et militaires du
CEA et des Armées. L’objet de cette réunion au sommet est d’étudier les problèmes de sécurité technique des essais nucléaires.
« Cette population présente des caractéristiques impliquant un risque génétique plus élevé que pour une population européenne de même importance… Il faut donc que la population soit prévenue et rassemblée lors des tirs… Si en fin de retombée, le risque estimé dépasse les limites prévues, la décision serait prise d’embarquer la population sur des navires ancrés dans la rade. »
A quelques mois de la reprise des essais aériens en Polynésie, les experts de la Commission évaluent les risques de ces expériences pour les personnels des essais et les populations voisines de Moruroa. Le médecin-colonel Aeberhardt fait cette mise en garde à propos des habitants des Gambier :