2 juillet 1966 – Matinée – Base de Hao : Alerte aux Vautour
Une heure après l’explosion, deux autres avions Vautour sont envoyés en « pénétration pilotée » dans le nuage radioactif. Ils feront en tout sept pénétrations avant d’aller se poser sur la piste d’aviation de Hao. Equipés de réceptacles spéciaux destinés à récupérer des échantillons de gaz et poussières, les appareils sont complètement contaminés.
Arrivée des Vautour à Hao
Jacques Enne raconte
« A l’approche de l’avion, les contrôleurs mesurent une radioactivité énorme qui croît rapidement, les détecteurs sonores hurlent. Je vois mon personnel m’accompagnant pour le travail battre en retraite. Je demande aux contrôleurs d’éteindre leurs détecteurs… »
Irradiation anormalement élevée
Le pilote et son navigateur sont extraits du cockpit, mais ils ont été gravement contaminés. En 2006, le ministère de la défense reconnaît qu’en une seule fois, les deux aviateurs ont reçu près de 4 fois la dose annuelle maximale admissible, selon les normes en vigueur dans les années 1960.
Gendarme polynésien à Hao
Quelques instants auparavant, les gendarmes ont fait évacuer les abords de la piste et de l’aire de décontamination des Vautour. Ils sont aux premières loges et sont conscients du danger.
Soldats peu informés
D’autres témoins ne sont qu’à quelques dizaines de mètres de la piste de décontamination. Ce sont de jeunes soldats qui assistent en curieux au lavage des Vautour par ces hommes en « tenue chaude ». Ils n’ont reçu aucune information, mais dans les quinze jours qui suivent, les consignes sont strictes : pas de baignade, interdiction de manger le poisson du lagon…