2 juillet 1966 – 6 h 30 – Au large de Moruroa
Un avion Vautour N tire dans le champignon nucléaire trois missiles Matra 536 qui doivent prélever des poussières et des gaz dans le nuage. Un avion de surveillance maritime Alizé repère les points de chute des missiles et des hélicoptères équipés d’un chalut viennent récupérer les missiles. L’un d’eux a été perdu et les autres sont déposés à Fangataufa où un avion de transport Bréguet les transporte jusqu’à Hao. Les laboratoires du
CEA analyseront les gaz et poussières prélevées par les missiles pour vérifier la conformité de l’explosion avec les prévisions des techniciens.
M. Temauri Fariki
Depuis l’atoll voisin de Tureia, les enfants sont sortis les premiers de l’abri et ils se précipitent pour voir ce qui se passe en direction de Moruroa. Ils voient le champignon qui s’élargit. « C’est comme une cigarette, ça monte et ça grandit ! »
Temauri Fariki était tout petit en 1966 et il ne décrit probablement pas ce qu’il a vu à l’occasion d’Aldébaran, mais plus tard.
Le 13 septembre 2005, lors de son audition devant la Commission d’enquête de l’Assemblée de la Polynésie, il était maire de la commune de Tureia. Il ignorait tout des opérations de prélèvements par missiles dans le nuage radioactif, mais ses souvenirs recoupent les rapports officiels sur les opérations de chalutage destinés à récupérer les missiles.
« J’ai vu des Super Frelon qui venaient avec des filets. Parce que là on est cachés dans les grandes herbes. On avait quitté l’abri et on était en train de jouer.
J’ai vu quand les Super Frelon arrivent avec les filets. Il y avait des taches noires. Peut-être qu’ils cherchaient quelque chose au lagon ou dans l’océan. C’est comme une sorte de panier.
Ils se sont posés par là les Super Frelon Ils se sont posés à Tureia et ils ont laissé les paniers comme j’ai dit. Après, ils sont restés à côté pour une heure ou une heure et demie et ensuite ils s’en vont. »