Août-septembre 1966: Mangareva
Le registre des naissances de Mangareva montre que la mortalité infantile était effrayante avant l’installation du
CEP. Néanmoins, le décès de quatre bébés à Mangareva en août et septembre 1966 a suscité des inquiétudes dans la population de l’île. Le capitaine Vidal qui était « officier de sécurité » à Mangareva s’en fait l’écho dans un rapport daté du 19 octobre 1966 :
« Une malencontreuse épidémie de diarrhée chez les nourrissons qui a provoqué trois morts, a permis aux mauvaises langues d’incriminer les explosions nucléaires. La chute de pluie radioactive à la même époque a nécessité un renforcement du secret sur les mesures effectuées.»
A nouveau, un rapport officiel « secret » contemporain des essais confirme les retombées radioactives sur Mangareva et avoue la solution prise par les autorités des essais : renforcer le secret. Dès 1966, malgré les faits dûment constatés, la thèse officielle des « essais propres » se met en place. La vérité est systématiquement cachée à la population des Gambier, mais aussi à tous les Polynésiens.