3 juillet 1966 - 19 h Tahiti : Conférence de presse
Arrivés à Tahiti depuis une heure, le général Billotte et M. Gaston Flosse rencontrent la presse de Papeete pour un compte-rendu « officiel ». Les journalistes devront se contenter des « précisions » ministérielles qui ne dévoilent aucun secret militaire si ce n’est pour mentionner au passage que le premier essai nucléaire français dans le Pacifique avait fait l’objet d’un « espionnage » peu discret par un bâtiment de la marine américaine et un avion de l’US Air Force. « Que sera-ce lorsque le programme deviendra plus sérieux ! », s’exclame le ministre.
Quant à Gaston Flosse, le même quotidien « Les Nouvelles » daté du 4 juillet 1966 reproduit son témoignage :
« M. Gaston Flosse, maire de Pirae, a vu l’expérimentation depuis Mangareva, en haut du col de Taku. Il était occupé à la station d’écoute lorsque l’explosion s’est produite et ainsi, n’a pas pu voir la lueur. Mais il a pu contempler le champignon atomique qui s’est élevé. Arrivée aux environs de 10 000 mètres, la tête de ce champignon a été brusquement balayée par les vents soufflant en hautes altitudes, et entraîné dans la direction qui avait été prévue. M. Flosse a entendu le bruit de l’explosion 24 minutes après le tir. Ce fut d’abord un bourdonnement puis un “coup de canon” et à nouveau un bourdonnement ».
Telle est la « version officielle ». De retombées radioactives sur Mangareva, il n’en est nullement question.